Médiation scientifique filmée (au collège).

Avec le laboratoire DDL, suite à la création du jeu [kosmopoliːt], l’équipe de médiation scientifique du laboratoire a mis en place des interventions en milieu scolaire autour de la diversité linguistique. Ainsi, l’équipe du jeu aidée de professeurs de langues d’une classe de 5e du collège Gabriel Rosset ont participé à un projet de recensement des langues sur le territoire du collège. A partir de décembre 2020 et pendant 8 séances, les linguistes ont transmis les techniques de transcription de l’écrit et les protocoles d’enregistrements audio pour enrichir le jeu de société [kosmopoliːt] et surtout pour mettre en valeur les langues parlées dans le collège (81 langues recensées à la fin du projet).
Proposés par Egidio Marsico et Jennifer Krzonowski (DDL), ces ateliers montrent un processus de médiation scientifique qui trouve sa conclusion à la Biennale des Langues, le 27 mai 2021.

Comment rendre compte avec une caméra d’un processus de médiation scientifique en milieu scolaire ? Comment s’immerger discrètement dans un environnement scolaire avec des élèves de 5e ?

Filmer une médiation scientifique en immersion

Avec DDL, le Pôle Image Animée et Audio a donc filmé chacune des interventions. L’outil vidéo permet de rendre compte d’une action dans sa longueur. Patiemment, une caméra filme toutes les opérations pédagogiques élaborées par les enseignants et le laboratoire.

Partir sur le terrain avec des caméras non-invasives, la GoPro était parfaite pour être réactif, mobile et léger. Filmer des sciences humaines et sociales avec une caméra dédiée à la prise de vue sportive n’est pas forcément une évidence. Mais l’outil a quelques avantages. Ce genre de caméra permet de se déplacer rapidement sans prendre beaucoup de place et de coller au terrain de la médiation « en train de se faire ». Avec une fonction grand-angle et une stabilisation à toutes épreuves, la caméra est très stable dans les suivis de personnes. Avec un jeu de caméras, un multi-angles peut se mettre en place très rapidement et avoir ainsi des prises de vue originales (plongée, contre-plongée).

L’inconvénient de ce genre de caméra est la prise de son. Sensible, elle doit être placée sur une perche pour éviter le bruit de l’opérateur sur le boîtier. Pour les interviews et la prise de son de parole, l’opérateur image doit être proche de sa source sonore. Sans possibilité de vérifier l’audio pendant la prise de son, un peu d’entrainement facilite les bonnes pratiques avec ce genre de caméra.

Sur une séance de bilan-projet, l’utilisation d’une GoPro 360° a permis de filmer des discussions autour d’objets de restitution. Toujours dans un souci de discrétion pour recueillir de la parole, le dispositif 360° permet de placer une caméra au centre d’un groupe de discussion. Et chaque prise de parole est captée sans l’intervention d’un opérateur.

Donner la parole au collégiens

L’objectif de ce projet vidéo était de recueillir le sentiment des élèves sur ce projet particulier qui les questionnent sur les langues parlées dans le collège. Pourquoi ne pas leur laisser une caméra pour filmer leur projet ? Ainsi, un groupe de 6 volontaires a donc filmé les séances de travail. Mohamed OULD MADANI, Badice MAMI, Oxana DJOSSOU, Imen BEN ABDENNEBI, Ahmed BENSALEM et Alpha DIABY avaient la responsabilité de suivre l’ensemble des étapes avec une caméra GoPro. Formés rapidement à la technique de prise de vue, ils ont filmé régulièrement les ateliers.

A tour de rôle, ils se partagent une caméra pour rendre compte des avancées. Régulièrement, des interviews étaient aussi planifiés. Elèves, professeurs et même principal du collège sont venus échanger sur le projet. Ainsi, le montage final était composé principalement de leurs prises de vue. Regard décalé, humour et implication ont animé le groupe vidéo, ravi d’avoir participé à la création filmique d’un projet de leur classe.

Le résultat de ces nombreuses heures de travail est un documentaire diffusé lors de la Biennale des Langues. Durant une matinée au collège, des ateliers de restitution de ce projet ont été mis en place avec une diffusion du film. Et sur le plateau caméras de la Biennale (mis en place par la « Caravane des dix mots » et filmé par Arnaud-Emmanuel Veron), les porteurs du projet sont venus discuter de cette médiation en montrant le résultat filmique de cette immersion vue par le regard des élèves.


Extrait de la journée 2 de la Biennale des Langues ⤵️

Christian Dury

Le 01/06/2021