Lila Khaled, conteuse bilingue (arabe-français) est originaire de Sétif (Algérie). Voici sa version d’un conte qui circule sous des titres divers dans les déploiements du monde oral et dont nous intéressent les modulations et variations saisies dans le vivant de la parole. Elle s’adresse ici à des étudiants de 3e année de Licence (Univ. Lyon 2, Anthropologie, Séminaire : Langues et cultures régionales).
Le conte-type 1655 (The Profitable Exchange) pourrait se résumer ainsi :
Un homme pauvre trouve un grain de maïs, un pois chiche, une épine ou autre, à échanger dans une folle tournée qui peut le conduire à exiger la jeune fille de la maison en échange du cadavre de sa prétendue vieille mère. Homme, jeune orphelin ou chacal…, le héros varie.
Mohamed Belhalfaoui (1912-1993), né à Oran, en Algérie, un des grands initiateurs, avec Bruno de la Salle, du renouveau du conte en France, racontait une version « Ed-Dib-Chouka, le chacal à l’épine » qu’il prit soin de traduire en français, en allemand et en anglais. C’est le titre le plus souvent donné à cette histoire qui navigue entre les rives. Epine ou châtaigne ? Michel Bert, linguiste spécialiste du franco-provençal (DDL, Université Lyon 2), signale une version, collectée par Anne-Marie Vurpas en 1980, qu’il commentera ensuite.
Pour entrer plus précisément dans l’analyse du conte-type 1655
Cosquin E., Contes de Lorraine, « L’homme au pois » n° 62, Paris, Ed. Philippe Picquier, 2003, p. 527-540.
Paulme D., La mère dévorante, chp VI : « Les Échanges successifs », Paris, Gallimard, 1976, p. 138-164.
[« Les échanges successifs » est le titre choisi sur le site pour nommer le type, « Le grain de maïs » s’imposant au fil des échanges par un bouche à oreilles plus affectif]
Date : 1er avril 2010
Lieu : MSH Lyon
Image et son : Christian Dury