Depuis quelques années, le Pôle Image Animée et Audio (PI2A) de la Maison des Sciences de l’Homme Lyon St-Étienne s’est spécialisé sur une démarche audiovisuelle adaptée aux nouveaux besoins de visibilité des travaux de recherche en SHS de ses laboratoires associés. Cette démarche est structurée autour d’une production audiovisuelle très rapidement diffusée sur les réseaux sociaux.

Un dispositif qui a maturé.

Au cœur des recherches SHS sur le bassin Lyon St-Étienne et en discussion avec les équipes scientifiques, le PI2A propose des solutions de valorisation de la recherche avec l’outil audio-visuel. Depuis vingt ans, la MSH Lyon St-Étienne accompagne les équipes scientifiques avec des dispositifs audiovisuels classiques et autour de réalisations « sur un temps long » : des films documentaires nécessitant du temps pour capter les subtilités des terrains de recherche.

Avec l’arrivée des réseaux sociaux et autour des années 2018-2020, le PI2A a cherché à mettre en valeur les projets de recherche par l’image avec l’idée d’une diffusion rapide, en proposant des process de production sur temps court, voire ultra court.

La science et le monde de l’audiovisuel ont fortement évolué au cours de la dernière décennie. Les demandes des laboratoires se sont orientées vers de la visibilité avec notamment l’arrivée de la médiation scientifique. Les outils vidéo se sont allégés et démocratisés. Les besoins en communication et valorisation de recherche se sont affinés et les équipes audiovisuelles ont dû s’adapter pour proposer aux scientifiques des écritures et des visibilités différentes. Le vocabulaire a évolué au même rythme : on tourne aujourd’hui des « capsules vidéo ».

L’arrivée des réseaux sociaux avec la puissance de l’impact de l’image a redonné du souffle à la profession. De nouvelles réflexions et un changement dans les pratiques ont vu le jour dans les équipes audiovisuelles. De nouvelles écritures interactives, comme le webdocumentaire, ou l’évolution technique du matériel de tournage par exemple, ont profondément transformé le monde de l’image et du son. Ainsi, le PI2A a articulé différemment son parc vidéo avec l’achat de matériel léger comme les GoPro, le smartphone ou le boitier numérique. Autour de quelques projets scientifiques, les équipes de la MSH ont pu tester des écritures, des dispositifs techniques et des choix de diffusion totalement nouveaux. Un certain nombre de questions se sont posées. Comment écrire des capsules vidéo en format court ? Doit-on filmer en verticale avec son smartphone ? Quel est l’impact d’une vidéo sur Twitter ? Quel ‘après’ pour la vidéo une fois le temps de visibilité du réseau social passé ?

Petit à petit, les pratiques se sont affinées pour proposer aux équipes de recherche un dispositif rôdé pour tourner, monter et diffuser pendant l’évènement scientifique. Ainsi, l’audiovisuel continue de jouer son rôle de valorisation, médiation auprès d’un public avec une notion d’immédiateté parfaitement adaptée à une visibilité sur les réseaux sociaux. La science est en train de se faire et elle est visible rapidement autour de formats de diffusion court (capsule vidéo d’une durée de 2 minutes environ, dimensionnée pour un réseau social comme Twitter).

Après quelques tâtonnements autour de l’approche des écritures et des dispositifs filmiques, une méthodologie a vu le jour.

Une méthode maintenant bien rodée.

Autour de projets importants et ambitieux, l’équipe du PI2A a mobilisé ses compétences pour accompagner les chercheurs soit sur leur terrain de recherche soit sur des dispositifs de médiations scientifiques comme la Nuit des Chercheurs ou la Fête de la Science. Sur ces terrains, l’originalité était de diffuser très rapidement. Les 80 ans du CNRS avec la Délégation Rhône Auvergne en octobre 2019 et les Salons Innovatives SHS 2017 et 2019 ont marqué un temps fort de réflexion sur cette volonté de se spécialiser dans un mode de production audiovisuelle quasi en direct.

En étoffant l’équipe en moyens humains et avec l’orientation sur des outils vidéo légers, le PI2A a développé une méthode spécifique de couverture d’évènement scientifique.

Cette méthode est basée sur quelques points particuliers.

• Un lien étroit avec la recherche et les services de communication des laboratoires ou des structures mobilisés.
• Un repérage et une écriture de la capsule quasi stabilisée avant même le tournage
• Un planning pour avoir des objectifs de diffusion précis : on ne diffuse pas une vidéo sur Twitter à n’importe quelle heure !
• Choix des lieux, choix des interviews et des questions, habillage graphique validé.
• Une équipe audiovisuelle partagée autour du tournage et du montage. Pendant que les images sont tournées, les montages s’affinent. Chacun sait ce qu’il doit faire dans le déroulement d’un évènement scientifique comme un colloque ou un salon.Ainsi, pour les 80 ans du CNRS par exemple, au Musée Confluence de Lyon, l’objectif était de produire une dizaine de reportages courts tweetés au cours des 4 jours de la Fête de la Science. Une équipe vidéo (cadreur et ingénieur son) produisait les images et les interviews sur les stands. Dès finalisation des tournages (environ 1 heure), les cartes SD étaient déposées pour le montage. Après validation des capsules par l’équipe de la communication de la Délégation, les vidéos partaient en diffusion web (Twitter). Juste 3h environ structuraient ce processus de production. Les équipes scientifiques sur place pouvaient donc partager la vidéo sur leur réseaux sociaux et l’activité scientifique était valorisée au niveau locale et nationale. Pour voir toutes ces productions.

Le dispositif s’est aussi affiné avec l’arrivée des outils de captation et montage sur mobile. Maintenant, une même équipe peut tourner avec un smartphone et monter son sujet pour le diffuser. Tout reste sur le même outil. La vitesse de production-réalisation est donc optimale pour diffuser ultra rapidement.

Avec ce savoir-faire, le PI2A partage maintenant sa méthodologie par le biais de formations organisées autour de « filmer-monter avec son téléphone ».

^{Couverture : Festival Pop’Science (photo : Karyn Mercier)}