Le Gabon est le seul pays du monde à disposer, parmi les 400 genres de danses qu’il a créés sur son sol, d’un type de danse consacré à Charles de Gaulle, général et homme d’Etat français (1890-1970). La danse ainsi dénommée a été créée en 1946, au sortir de la Deuxième Guerre Mondiale qui avait vu le Général de Gaulle jouer un rôle de premier plan non seulement sur le théâtre de guerre, mais également sur la scène politique, particulièrement dans les colonies de l’Afrique Equatoriale Française (A.E.F.). 70 ans après le conflit mondial et 50 ans après l’indépendance des Etats africains francophones, la « danse De Gaulle » continue à faire partie du répertoire de certains groupes fang localisés à Minvoul, Makokou et Ndjolé notamment. Il s’agit d’un spectacle qui dure toute une nuit et qui met en scène des danses par couples sur un rythme de rumba, alternant avec des épisodes parlés faisant intervenir un général de Gaulle et un Maréchal Pétain en uniformes, et présentant un règlement de danse qui est proclamé devant tous les participants. Ce film-documentaire a été tourné sur pellicule 16 mm à Ndjolé par Raymond Mayer à l’occasion du nouvel an 1981, peu après l’inauguration du tronçon amenant le chemin de fer « Transgabonais » de la gare d’Owendo-Libreville jusqu’à celle de Ndjolé et jusqu’au premier pont franchissant l’Ogooué. 30 ans après le tournage, le sauvetage de cette version de la « Danse De Gaulle » représente une sorte de monument culturel national et international.