Un conte en migration et en dialogue
Nora Aceval, conteuse née dans les Hauts Plateaux de Tiaret (Sud-Ouest algérien), raconte à des étudiants de 3è année de Licence (UE libre L’autre et la migration, Univ. Lyon 2,) cette version qu’elle tient de sa mère. L’étrangeté des motifs liés à l’avalement du serpent prend des résonances diverses et touche diversement, quand changent les situations de contage. La migration d’un grand conte arabo-berbère est ici mise au jour, et son étude en partage.
C’est aussi la relance d’une enquête sur un conte qui prend parfois des formes d’anecdote ou de légende urbaine. Quatre versions ont été collectées en région lyonnaise (Decourt, Louali-Raynal, Contes maghrébins en situation interculturelle, 1995 : 81-94). Aigli Brouskou (Anthropologue, Collège Américain de Thessalonique, Grèce), sollicitée dans cette enquête, a trouvé le type (ATU 883A, The Innocent Slandered Maiden, Including the previous type C*), assorti de deux versions en grec dialectal (d’où l’astérisque initial, réservé dans la classification internationale des contes à un corpus spécifique). Jean Porcherot (conteur-formateur, Ateliers de la rue Raisin, Saint-Etienne) a réveillé la mémoire de Nacer, un ado élève de lycée professionnel. Hamadi (Maison du Conte de Bruxelles) offre à l’équipe une version qu’il tient de sa mère (texte inédit). Shima Moallemi, à Téhéran, prospecte…
Pour lire ce conte publié en deux parties par Nora Aceval, voir Contes du Djebel Amour, Seuil, 2006 : « Loubna qui dispersa les sept », « Loubna et les œufs du serpent », p. 31-50.
Un chapitrage est à l’essai, à des fins comparatives qui conjugueront texte, image et son.
Date : 7 mai 2019
Lieu : MSH Lyon
Image et son : Christian Dury et Sophia Salabaschew