Gabon
Labo /
01/01/1978

Films anthropologiques réalisés par Jubilé N’neng-alôr entre 1978 et 1981 au Gabon.

LES BAKA 

Durée: 20 minutes

Dans une série dédiée à l’histoire des peuples du Gabon, ce film documentaire donne, pour la première fois dans l’histoire du pays, la parole aux Baka du nord-est du Gabon. Nous sommes en 1981. Une équipe de la télévision gabonaise composée de Raymond Mayer (alias Jubilé N’neng-alôr) à la réalisation, de Barthélémy Nze à l’image, et de Dominique Mabicka au son, séjourne pendant une semaine au village de Mfal, à une douzaine de kilomètres au nord-est de Minvoul. Elle y recueille, en langue originale, les récits d’origine de populations aujourd’hui réparties entre trois pays (le Cameroun, le Congo et le Gabon) et vivant de techniques de chasse masculine et de cueillette féminine dans un environnement forestier pour lequel des savoirs et des savoir-faire millénaires leur ont conféré une expertise inégalée. L’équipe de tournage s’est intéressée à l’habitat mobile, à la pratique musicale du yodel polyphonique et aux compétences thérapeutiques des Baka, mais aussi à leur transformation contemporaine qui en fait des porteurs du cacao produit par leurs voisins fang et qui laisse apparaître de claires revendications en matière de scolarisation et d’intégration citoyenne dans la vie nationale. Par l’époque à laquelle il a été produit, et par la traduction des propos tenus par les protagonistes masculins et féminins d’alors, ce film (sur pellicule 16 mm à l’origine) constitue une trace et un témoignage précieux pour l’histoire d’un peuple tout à fait « moderne ». (Durée du film : 25 minutes ; copie vidéo sauvegardée par Jean-Marie Hombert à partir de la pellicule 16 mm d’origine qui a été mise à la poubelle par la RTG en 1985).

LES BAKOLA ou BAKOE 

Durée: 20 minutes

En juin 1981, la télévision gabonaise a dépêché auprès d’une population qui se dénomme elle-même BAKOLA ou BAKOE, à 30 km au sud de Mékambo (province de l’Ogooué-Ivindo), précisément au village Maboula, une équipe de tournage conduite par Raymond Mayer (Jubilé N’neng-alôr au générique) et comprenant le caméraman François Nzoghe et le preneur de son Dominique Mabicka. Le sujet du film (réalisé dans la série d’une histoire des peuples du Gabon) consiste à donner la parole aux peuples méconnus ayant difficilement accès aux médias nationaux et internationaux. Ici, alternant avec un commentaire admirablement servi par la voix du regretté Sam Mve Ondo (journaliste à la RTG, décédé en 1995), les plus anciens du village jusqu’au plus jeune chef nommé par l’administration interviennent à tour de rôle, en langue originale (proche du ngom ou kèlè), pour exposer les origines de leurs communautés de peuples, leurs activités économiques et leurs organisations sociales. Le film insère leurs récits dans des séquences de déploiement d’un filet de chasse pour le petit gibier, de l’arbalète pour la chasse aux oiseaux, et de la sagaie pour les pièces plus importantes. La « monnaie de dot » est présentée sous sa forme ancienne d’anneau de cuivre ; et deux danses collectives auxquelles participent hommes, femmes et enfants, et qui sont rythmées par un tambour à membrane et chantées en chœur, complètent le dispositif mis en scène par le film pour rendre compte de l’état des lieux et des peuples du Gabon, vingt ans avant l’an 2000.

La Danse De Gaulle à Ndjolé

Durée: 35 minutes

Le Gabon est le seul pays du monde à disposer, parmi les 400 genres de danses qu’il a créés sur son sol, d’un type de danse consacré à Charles de Gaulle, général et homme d’Etat français (1890-1970). La danse ainsi dénommée a été créée en 1946, au sortir de la Deuxième Guerre Mondiale qui avait vu le Général de Gaulle jouer un rôle de premier plan non seulement sur le théâtre de guerre, mais également sur la scène politique, particulièrement dans les colonies de l’Afrique Equatoriale Française (A.E.F.). 70 ans après le conflit mondial et 50 ans après l’indépendance des Etats africains francophones, la « danse De Gaulle » continue à faire partie du répertoire de certains groupes fang localisés à Minvoul, Makokou et Ndjolé notamment. Il s’agit d’un spectacle qui dure toute une nuit et qui met en scène des danses par couples sur un rythme de rumba, alternant avec des épisodes parlés faisant intervenir un général de Gaulle et un Maréchal Pétain en uniformes, et présentant un règlement de danse qui est proclamé devant tous les participants. Ce film-documentaire a été tourné sur pellicule 16 mm à Ndjolé par Raymond Mayer à l’occasion du nouvel an 1981, peu après l’inauguration du tronçon amenant le chemin de fer « Transgabonais » de la gare d’Owendo-Libreville jusqu’à celle de Ndjolé et jusqu’au premier pont franchissant l’Ogooué. 30 ans après le tournage, le sauvetage de cette version de la « Danse De Gaulle » représente une sorte de monument culturel national et international.

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Les éléphants sont dans les plantations

Durée: 25 minutes

La rhétorique classique sur la protection de la faune sauvage a tendance à négliger le facteur humain dans la prise en compte de l’environnement animal. Ce film-documentaire (réalisé en 1978 dans les lacs au sud de Lambaréné) pose clairement la question des plantations dévastées par les éléphants – qui sont de grands consommateurs de nourriture végétale – face à une administration qui est chargée de les protéger.

Le débat est engagé dès le début du film par la présentation in situ de la destruction d’une plantation, « comme si c’était le travail d’un Caterpilar », selon l’expression d’une victime d’un champ de manioc dont il ne reste rien. Il se poursuit par l’abattage d’un éléphant de l’espèce « assala » dont un troupeau ravage les plantations à quelque distance du village Alonha, au fond du lac Onangué. Il se développe enfin sur les images du dépeçage de l’éléphant qui vient d’être abattu, par les villageois venant prendre leur part de viande, tout en réitérant leurs récriminations contre le fléau des pachydermes envahissant leurs zones de cultures. La trame du film est d’ailleurs principalement fournie par l’entretien avec un chasseur français originaire des Vosges, alors implanté dans le secteur des lacs, et auquel les populations avaient recours pour les aider à se protéger contre l’invasion des éléphants. Celui-ci donne longuement son point de vue sur la question, en séquences alternées avec les images vives du dépeçage.

Bref ce film a tout d’un contre-discours alimentant un problème d’écologie sur lequel on est loin d’avoir dit le dernier mot. Le film a été réalisé par Raymond Mayer (Jubilé N’neng-alôr au générique) dans le cadre d’un documentaire de la télévision gabonaise dont les images ont été assurées par François Nzoghe et le son par Joseph Obiang qui en était alors à sa première sortie.

(Durée du film : 25’. Copie vidéo d’une copie de film 16 mm en son optique, dont l’original en double bande a été détruit par la RTG en 1985).

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Montage

Christian Kakinga

Son

Joseph Obiang

Voix off

Raymond Mayer, Marc MBA-NDONG

Responsables scientifiques

Raymond Mayer

Image

François Nzoghe

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